Production de haute tension à onduleur
Le principal inconvénient des systèmes alimentés en 50 HZ et utilisant
des transformateurs élévateurs de tension est directement lié aux caractéristiques
de transformateurs. Il faut de la haute tension donc beaucoup de spires de
cuivre et de la puissance donc beaucoup de volume de fer et du cuivre de gros
diamètre. Cela fait un gros transformateur qui est dans l'huile pour un
meilleur diélectrique. C'est très gros très lourd et c'est cher.
Les composants actuels permettent de s'affranchir du 50 HZ et pour
diminuer le volume de fer et de cuivre tout en conservant la puissance il faut
augmenter la fréquence. Grâce aux thyristors et aussi aux transistors IGBT on
va pouvoir créer un courant alternatif à fréquence plus élevée tout en étant
aussi puissant. Les fréquences avec les thyristors sont aux environ de 5kHZ et
atteignent les 20kHZ avec les transistors. Les nouveaux générateurs à
transistors sont de surcroît totalement silencieux pour les utilisateurs.
Les onduleurs seront alimentés en courant continu provenant du réseau
50HZ redressé et filtré.
Ces générateurs sont puissant très stable car contrôlés et régulés
par des microcontrôleurs .La haute tension est d'excellente qualité car la fréquence
élevée permet un filtrage par des condensateurs de très faible valeur ne dégradant
pas le temps de montée. Les temps de montée sont d'ailleurs inférieurs à la
milliseconde. Les régulations sont très sophistiquées et elles sont séparées
pour les kV et les mA. Ces générateurs peuvent donc faire sans difficultés
des radiographies en charge constante et en charge décroissantes. Les générateurs
les plus performants ont un redresseur secteur fournissant une tension intermédiaire
régulée et filtrée variable et gérée de façon a permettre à l'onduleur de
travailler à une fréquence minimisant le taux d'ondulation . Cela permet
d'obtenir une haute tension autorisant un spectre de rayons X très homogène.
Un onduleur à thyristor est constitué de 4 thyristors montés en pont .
Ce pont en H est alimenté en courant continu et est chargé par un réseau
oscillant formé d'une self et d'un condensateur. La self est en réalité le
primaire du transformateur haute tension.
On voit sur le schéma de principe que le fait d'amorcer les thyristors 1
et 4 fait passer un courant oscillant dans la self et le condensateur. Ce
courant est d'abord positif et passe par zéro. Le courant réactif ,
d'amplitude inférieure a cause des pertes , sera négatif et passera par les
diodes inverses montées en parallèle des thyristors. La période propre de
l'oscillation dépend de la valeur de la self et du condensateur. L'amplitude de
l'oscillation dépend des caractéristiques de la self et du condensateur et
aussi de la tension d'alimentation. La fréquence globale de l'oscillation dépend
de la cadence à laquelle on commande les thyristors 1 et 4 puis, pour l'onde
inverse, 2 et 3.
Par cette méthode on obtient un courant alternatif constitué de pulses
de sinusoïdes. Le primaire du transformateur haute tension étant la self, on
peut agir sur la valeur du condensateur, la tension d'alimentation et la fréquence
de commande pour influencer la puissance fournie les kV produits et le taux
d'ondulation. Donc si on souhaite beaucoup de puissance, en radiographie, on
fait travailler l'onduleur à fréquence élevée avec une tension
d'alimentation importante . En fluoroscopie la puissance nécessaire sera faible
et on travaille avec une petite valeur de condensateur une tension
d'alimentation plus faible et une fréquence de commande peu élevée.
Pour les puissance les plus élevées on est limité par les caractéristiques
de turn off des thyristors : cela va déterminer la fréquence maximale de
commande de l'onduleur. Le turn off correspond au temps que met le thyristor à
évacuer ses porteurs de charge . Pendant ce temps le thyristor est encore
conducteur alors qu'un courant inverse le traverse. Si pendant cette période de
temps les thyristors 1et 4 sont encore conducteurs et que l'on amorce les
thyristors 2 et 3 on fait un court circuit de l'alimentation. C'est donc une des
limites des onduleurs a thyristors.
Avec les onduleurs à transistors ces contraintes n'existent plus et on
peut donc travailler à des fréquences plus élevées. Cela est possible depuis
l'apparition sur le marché de transistors rapides supportant des courants
important et pouvant travailler sous des tensions élevées. C'est le cas des
transistors IGBT (isolated gate bipolar transistor).
La tension continue intermédiaire alimentant l'onduleur peut aussi
provenir non plus du secteur 50HZ mais de batteries. C'est utilisé sur des générateurs
mobiles complètements autonomes.
La tension continue intermédiaire peut aussi provenir , sur les appareils
mobiles, d'une prise secteur 220V 16A classique se trouvant habituellement dans
la chambre d'un malade hospitalisé. Pour obtenir une radiographie de forte
puissance on va lentement charger le condensateur alimentant l'onduleur à
partir du secteur. Le condensateur est dans ce cas de très forte valeur ( par
exemple 0.2 F ) et c'est lui qui va fournir toute la puissance, par exemple
30kW, nécessaire à la radiographie.